Journaliste Eu https://journalisteeu.journalintime.com/ Carnet de bord d'un journaliste radio spécialisé dans les questions européennes. fr 2017-01-19T14:18:00+01:00 https://journalisteeu.journalintime.com/Les-invitees Les invité(e)s Du lundi au vendredi, en fin d’après-midi, je tente de décrypter dans un langage le plus commun possible les soubresauts de la politique européenne. Et quand durant 3 jours, je viens à Strasbourg pour suivre la session plénière du Parlement européen, ces deux heures d’antenne en direct me suivent. Lors de ma première année ici, les invité(e)s qui venaient s’exprimer dans mon émission, faisaient l’objet d’un véritable plan de bataille : premiers contacts par téléphone, puis un e-mail pour officialiser l’invitation, relance téléphonique et enfin inscription à Du lundi au vendredi, en fin d’après-midi, je tente de décrypter dans un langage le plus commun possible les soubresauts de la politique européenne. Et quand durant 3 jours, je viens à Strasbourg pour suivre la session plénière du Parlement européen, ces deux heures d’antenne en direct me suivent.

Lors de ma première année ici, les invité(e)s qui venaient s’exprimer dans mon émission, faisaient l’objet d’un véritable plan de bataille : premiers contacts par téléphone, puis un e-mail pour officialiser l’invitation, relance téléphonique et enfin inscription à l’agenda de la présence.

Cette organisation était facile à tenir sur une émission mensuelle et pré-enregistrée.

En revanche, avec une quotidienne en direct, c’est une autre musique. Là ou je pouvais m’adapter aux emplois du temps pour caler mes temps d’interviews, désormais, je suis contraint au créneau 17/19h.

Le résultat est que désormais, il m’arrive de m’installer en studio, voir le voyant rouge de l’antenne s’allumer, sans trop savoir qui passera ou non la porte du studio.
J’ai pris l’habitude de compter sur des réponses incertaines "on va essayer de trouver un moment de libre pour venir"...quoi qu’il arrive à 17h le rouge antenne s’allumera et il faudra dérouler le programme comme si de rien n’était.

Hier soir, je me suis vraiment fait peur, aucune confirmation, que des hypothèses. Mais parfois, il est bon de compter sur sa "bonne étoile" : le studio n’a cessé de voir défiler du monde.

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2017-01-19T14:18:00+01:00
https://journalisteeu.journalintime.com/Derriere-la-vitre Derrière la vitre Comme tous les jeudi, pendant les sessions du Parlement Européen à Strasbourg, je presse le pas pour parcourir les couloirs qui séparent la salle de presse des studios radios. A la sortie de la salle, couloir de gauche, dans celui-là il fait toujours froid et une tv posé sur un bureau dans un coin diffuse toujours les même images de l'hémicycle. Puis en passant la porte on prend le grand couloir et à gauche toute avant de viser la première porte à droite...bienvenue dans le couloir des studios radios...sur une quinzaine de mètres les entrées des 6 studios. Moi, je suis Comme tous les jeudi, pendant les sessions du Parlement Européen à Strasbourg, je presse le pas pour parcourir les couloirs qui séparent la salle de presse des studios radios.

A la sortie de la salle, couloir de gauche, dans celui-là il fait toujours froid et une tv posé sur un bureau dans un coin diffuse toujours les même images de l’hémicycle.

Puis en passant la porte on prend le grand couloir et à gauche toute avant de viser la première porte à droite...bienvenue dans le couloir des studios radios...sur une quinzaine de mètres les entrées des 6 studios.

Moi, je suis abonné au studio 3, alors jusqu’au bout je garde un pas rapide, pénètre dans la régie en saluant Bertrand pour la deuxième ou troisième fois aujourd’hui, avant enfin de m’engouffrer dans mon antre : une pièce aveugle avec en son centre une table octogonale et dessus ses 6 micros Neumann.

Dans mon élan, je pose mes feuilles à ma place : dos au mur face à la vitre qui me sépare de la régie, avant de retourner à la double porte du studio pour ajuster la luminosité de la pièce. Pour moi les halogènes d’ambiances sont tamisés et les spots venant éclairer la tables plus vifs.

Je passe une tête en régie, histoire de vérifier qu’on est prêt, avant de fermer la première porte : la porte extérieure puis la porte intérieure.

Je m’installe à ma place, remonte mon siège, tout en jetant un oeil à l’horloge : 14h30. J’ai désormais quatre heures pour enregistrer au propre les différentes parties de mon émission, monter les lancements avec les interviews pré-enregistré dans la semaine, étalonner l’ensemble, l’envoyer, rassembler mes bagages, prendre un taxi direction l’aéroport… à 18h00 le CRJ1000 arrachera ses roues du bitume pour me ramener à la maison.

En face de moi, derrière sa double vitre incliné, dans la pénombre de la régie, Bertrand s’affaire sur sa console de mixage pendant que je papote pour régler les niveaux. Un pouce se lève : ca tourne et devant moi sur la table le voyant vient de passer au rouge. Je respire un bon coup, et j’attaque la voix souriante. Je parcours les lignes comme un athèlte sur une piste, jouant avec la respiration comme des haies à sauter : une partie de moi guette le faux pas, pendant que l’autre celle qui est en train de parler garde ou tente de garder une voix chaude et posé.

Tout à coup dans mon casque la voix de Bertrand retentit :" Ah non ! ! Faut que tu reprennes tu viens de dire feumme au lieu de femme...faaaaaaaaammmmmeeeeee...Simon faaaaaammmmeeeeuuuuuu."

C’est pour ça que tous les jeudi j’enregistre avec Bertrand, car je sais que dans le sprint de cette après-midi, lui va prendre le temps de m’écouter, de titiller la moindre fausse note et autre repirations ou intonations déplacées. Il est mon filet de sécurité, là ou j’avance tête baissé avec comme seul objectif : être dans les temps.

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2016-01-07T03:32:57+01:00
https://journalisteeu.journalintime.com/Raif-Badawi Raïf Badawi Comme souvent vers 17h20 je sens que le temps vient à me manquer. Je tape frénétiquement sur le clavier de mon ordinateur portable, devant moi l'écran de contrôle du Parlement est en train de diffuser comme toujours les images des débats qui se déroulent quelques étages plus haut dans l'hémicycle. De temps en temps le geste brusque d'un interlocuteur me fait lever les yeux quelques instant vers le moniteur mais ce n'est que rarement que j'attrape le casque qui me permettrait de rajouter le son à l'image. Je tourne la tête par reflexe vers l'horloge qui au plafond à ma droite en Comme souvent vers 17h20 je sens que le temps vient à me manquer. Je tape frénétiquement sur le clavier de mon ordinateur portable, devant moi l’écran de contrôle du Parlement est en train de diffuser comme toujours les images des débats qui se déroulent quelques étages plus haut dans l’hémicycle.

De temps en temps le geste brusque d’un interlocuteur me fait lever les yeux quelques instant vers le moniteur mais ce n’est que rarement que j’attrape le casque qui me permettrait de rajouter le son à l’image.

Je tourne la tête par reflexe vers l’horloge qui au plafond à ma droite en me faisant la réflexion que je pourrais simplement regarder sur l’écran de mon pc ou encore ma montre, mais dans mon esprit les horloges rouges qui rythment tous les 10 mètres les allées de la salle de presse sont l’heure avec un h majuscule.

Nerveusement j’efface les quelques lignes sur le traitement de texte, je suis mécontent, je n’ai pas le temps de ne pas savoir quoi écrire, mais l’inspiration me fait défaut : comment rendre compte d’un évènement, qui vu par mon agenda était mineur, et qui au fond n’a de consistance que par les différends moments communs qui lui ont été consacré.

Non décidement je sèche. Oui j’ai bien posé une question en conférence de presse mais une question isolé ne fera pas vivre à mes auditeurs le prix Sakharov 2015.

Je fixe l’écran devant moi avec l’image de l’hémicycle mais mes pensées sont ailleurs, elles errent le long des images de ma journée. Je me revois dans le tram en train de regarder ce grand batiment rond dans lequel je vais m’enfermer pour le reste de ce mercredi.

Le ciel gris de Strasbourg détonne avec la douceur de l’air, on m’avait promis de la neige en décembre...je n’ai jamais eu aussi chaud depuis que je viens dans l’Est. Je passe à présent les portiques de sécurité en montrant aux vigiles mon badge presse jaune poussin.

Je me rend compte que je souris toujours à la sécurité ou au différent point de contrôle dans le batiment comme si je pouvais un peu egayer leurs journées.

D’un coup je me revois ici, à mon bureau, devant ce même écran de contrôle, j’observe l’épouse du prix Badawi en train de descendre dans l’hémicycle avec le portrait de son mari dans les mains.

Je m’interroge. Aurais-je pensé à sa place à prendre une photo de ma femme pour la montrer à la foule qui applaudit. Je m’arrête un instant. Dans mon esprit le puzzle vient de s’assembler d’un coup.

Comme un salarié de la SNCF attacherait les wagons d’un train ensemble je vois mon direct de ce soir se dessiner devant mes yeux. Je sais où sera l’émotion, comment je vais l’amener progressivement aux oreilles des auditeurs.

Je souris, je tourne la tête vers l’horloge tout en maugréant intérieurement...je perds toujours autant de temps pour une horloge, mais je m’en moque, je tiens mon sujet et maintenant le temps va filer différement.

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2015-12-23T20:47:00+01:00
https://journalisteeu.journalintime.com/Transhumance Transhumance Je penche desespérement la tête à droite pour tenter d'apercevoir un coin de Strasbourg que je pourrais reconnaître, mais c'est peine perdu : l'avion va trop vite et la couche nuageuse m'empêche de voir autre chose que des voies rapides, des petites maisons et des champs. Le CRJ 1000 continue son approche vers Entzheim et pour un mois de décembre le temps est relativement agréable : grand ciel bleu ici, quelques nuages épars en dessous de l'avion au moins il ne pleut pas. Je checke mentalement l'agenda de ma journée : 1- trouver un moyen de transport pour rejoindre le centre, Je penche desespérement la tête à droite pour tenter d’apercevoir un coin de Strasbourg que je pourrais reconnaître, mais c’est peine perdu : l’avion va trop vite et la couche nuageuse m’empêche de voir autre chose que des voies rapides, des petites maisons et des champs.

Le CRJ 1000 continue son approche vers Entzheim et pour un mois de décembre le temps est relativement agréable : grand ciel bleu ici, quelques nuages épars en dessous de l’avion au moins il ne pleut pas.

Je checke mentalement l’agenda de ma journée :

1- trouver un moyen de transport pour rejoindre le centre, pour une fois je vais tester le train.
2- si je suis à l’heure j’irais à la cantine histoire de manger un peu...mon ventre gargouille.
3- poser les affaires en salle de presse
4- confirmer avec le booking les reservations du studio pour les directs et les enregistrements.
5- travailler
6- enregistrer le direct de la fin d’après midi pour qu’il ne télescope pas le point 7
7- prendre possession de mon airbnb vers 18h00
8- repos

Le point quatre me rappelle que je suis sans nouvelle d’un député ou plutot de son assistant, je tenterais de les joindre cet après-midi mais je sais que cela risque d’être sportif : le lundi ici c’est transhumance.

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2015-12-20T21:07:00+01:00